Lo patoès
CHASSALY Cyprien, FALQ Benoît, PETIT Jean et Albert
DOMESTICITÉ
BOVINS
ENFANCE
ECOLE
LANGUE ET CULTURE OCCITANES
--- En 1991 ---
Introduction
Les enfants nés au début du XXe siècle arrivaient souvent à l'école parfaitement occitanophones mais peu ou pas du tout francophones. Ils étaient alors punis quand ils parlaient leur langue maternelle.
On leur suspendait un sabot autour du cou pour les humilier. L'autre méthode très efficace était celle du sinhal. Quand un enfant parlait occitan, le maître lui donnait un objet en bois souvent appelé sinhal. Celui qui détenait le sinhal en fin de journée était puni. Pour se débarrasser de cet objet, les écoliers devaient dénoncer l'un de leur camarade qui s'était exprimé dans la langue interdite.
Progressivement, sur trois ou quatre générations, le territoire perdit sa langue occitane.
Certains enseignants respectaient cependant cette langue et l'utilisaient même parfois pour aider les enfants à apprendre le français.
Malgré les punitions infligées aux enfants qui parlaient en occitan à l'école, dans la grande majorité des familles rouergates, on a continué à parler la langue des ancêtres. Dans certaines professions (médecin, vétérinaire…), il était plus que nécessaire de connaître cette langue.
…
« Lo prumièr qu'entendiatz parlar patoès defòra, ten ! Sabètz qu'aviam passat una dròla de passada, aquí a l'escòla…
Ieu sabiái pas parlar francés. Anàvem pas gaire a l'escòla, a sèt o uèch ans e compreniam pas lo francés. N'i aviá que sabián pas parlar francés de tot.
Nos aprenián un pauc e pièi tornàvem a la montanha e o emblidàvem tot ! A la montanha, las vacas parlavan pas francés ! »