Las trèvas al cementèri
Georges DELMUR
CONTES - MYTHES - CROYANCES
--- En 1989 ---
Introduction
Les anciens se souvenaient des peurs (paurs, pors) dont parlaient leurs grands-parents et que certains savaient entretenir.
Les trèvas ou trèves sont des revenants qui se manifestaient de diverses manières afin de contraindre les héritiers à faire dire des messes pour le repos de l'âme du défunt. Cette croyance était très répandue jusqu'au début du XXe siècle. Des plaisantins pouvaient en jouer.
Il est parfois fait référence à un autre personnage fantastique, lo Drac ou Drap. Ce rapprochement n'est cependant pas pertinent, le drap de lit sous lequel se cachaient les fausses trèvas portant le nom de “lençòl” ou “lençòu” en occitan. Quelquefois, la fausse trèva est démasquée voire tuée par un paroissien plus courageux que les autres. Ce récit de l'arroseur arrosé est très répandu. Nous l'avons collecté à de nombreuses reprises en Aveyron. Parfois, la fausse trèva ne survit pas à ses blessures.
Pour faire cesser ces phénomènes, on faisait appel au curé.
La tradition orale rapporte que les croix implantées dans les campagnes et la sonnerie de l'angélus chassaient les trèvas.
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Informateur
« Disián que, quand sortián la nèch, vesián quicòm de tot blanc, coma un “drap” e que flotava quand lo vent… E que, quand s’aprochavan, chop ! aquò fotiá lo camp e vesián pas pus res. Z’o vesián sovent suls cementèris.
E apreandavan certens…
Los dròlles, nos fasián talament de paur que seriam pas passats per res al monde a costat del cementèri ! »